Seul groupe de supporters actifs au stade de la Vallée du Cher, nous sommes partis à la rencontre des Turons avec une interview disponible ci-dessous. Par ailleurs, sachez qu'ils organisent un déplacement à Lorient (25 euros) pour aller supporter le Tours FC en Coupe de France.
Informations ou réservations : turons1951@yahoo.com / 07.82.77.74.84
Pouvez-vous présenter votre groupe de supporters ?
Ultras Turons 1951 a été créé le 23 mars 2012 lors d’un banal déplacement à Laval. Il fallait rebondir après l'autre kop ''Tours N' Boys'' placé en virage Sud et la nouvelle tribune Nord nous a bien aidé en cela. Le toit nous couvre de la pluie et fait résonner les chants. Actuellement, nous sommes un peu plus de 60 adhérents mais lors de certains matchs, on arrive à 100-150 membres dans le kop, même 300 contre Angers ou Saint-Etienne récemment.
En toute honnêteté, votre groupe a eu une réputation sulfureuse à ses débuts ...
Lors d'un déplacement à Angers, il y a eu des soucis avec une minorité, qui a été réglé d'ailleurs. Cet évènement n’a pas été simple à vivre pour le groupe à cause de l’attitude des médias qui n’ont cherché qu’à nous discréditer. On avait sorti un communiqué où l'on condamnait ces faits mais il n'a pas été relayé. Cependant, c’est rentré dans l’ordre depuis.
En quart de virage l'an passé, vous avez retrouvé la Tribune Nord cette saison, satisfait ?
Pas vraiment. On prend la pluie jusqu'aux 10 premières rangées et la tribune est trop basse, ce qui occasionne une gêne pour les autres supporters à cause de nos drapeaux, tifos, etc. Les sièges sont trop hauts, fragiles et inamovibles malgré nos demandes. Nous n’avons pas vocation à être les seuls supporters de la Vallée du Cher mais la tribune n’étant jamais pleine, il y a moyen de satisfaire tout le monde, notamment en enlevant les sièges qui sont plus dangereux qu’autre chose pour nous.
Quel est votre meilleur souvenir de supporters ?
On peut parler du match contre Sainté qui avait bien mobilisé chez nous. Mais c'est l'ensemble des rencontres qui permet de créer des liens forts d'amitié entre nous. Les déplacements, c'est aussi le bon délire : tu pars toute la journée à 5 dans une voiture, pour te taper 5 heures de route dans des clubs parfois miteux, c'est formateur et réellement génial !
L’année dernière, nous avons fait quelques déplacements en bus ouverts aux autres supporters de la Vallée du Cher. On s’est par exemple retrouvé avec des enfants ou des personnes retraitées, soit l’antithèse de ce que nous sommes mais nous avons bien rigolé malgré tout ce qui nous éloigne. Voir des gamins qui ont des étoiles dans les yeux parce que leur père ou leur grand-père les emmènent avec nous voir un match de foot, c’est très gratifiant, croyez-nous.
Aujourd'hui en France, il ne semble pas facile d'être supporter, encore moins en Ligue 2.
Oui, la répression est toujours plus forte. Je prends l'exemple récent d'un déplacement à Lens où les forces de l’ordre nous ont interdit de descendre pour communier avec nos joueurs, en nous menaçant. Même dernièrement, notre banderole ''Barbarie dehors'' suite aux attentats de Paris a été retirée en plein match. La raison ? Un amalgame avec le maire de Tours (Serge Babary) fait par certaines personnes ...
Bref, cela devient la routine. À ce propos, nous faisons partie d'un collectif (l'Association Nationale des Supporters) qui est en train de faire un gros travail pour avoir une chance que ce mouvement perdure, notamment en annulant les interdictions de stades abusives et illégales. Cela prouve que nous sommes capables de nous entendre entre nous, les ultras, et qu’il faudrait peut-être un jour arrêter de nous stigmatiser systématiquement.
Revenons au TFC, comment avez-vous vécu ce changement de direction à la tête du club ?
On allait couler complétement, le Tours FC était au plus mal donc plutôt content. D’un point de vue plus personnel, nous n’avions aucune reconnaissance, pas la moindre réunion avec l’ancien président. Aujourd’hui, nous communiquons très régulièrement avec Monsieur Ettori ou Fabrice Bertone, le directeur sportif. Il a encore du boulot pour monter en Ligue 1 mais il a l'air sûr d’y aller. Le temps lui donnera raison ou non.
Que pensez-vous du stade de la Vallée du Cher et du public ?
Déjà, le club n'a aucun palmarès, le stade part en lambeau et à part cette tribune Nord, rien n'a été fait depuis plus de 30 ans. Il y a donc du laisser-aller concernant un sport qui mobilise pourtant plus que tous les autres dans la région ... Cela se ressent sur les spectateurs et les rares matchs où il y a de l’affluence, il s'agit des derbys ou des matchs contre les clubs de Ligue 1.
C’est sûr que jouer Niort ou Laval n’a rien d’excitant. C’est dommage de passer d’un match de Coupe de la Ligue contre Angers avec 10.000 personnes au stade à un match avec 3.000 péquins contre Le Havre (5.270, ndlr).
On vous sent un peu désabusé ...
Non, on sort d’une saison catastrophique où le club a failli descendre en National. Derrière, il y a eu des recrues potentiellement très fortes et une véritable envie de bien faire. Même si les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes, nous serons toujours dans notre tribune, n’en déplaise à la Ligue, et heureux d’y être. On attend juste une bouffée d'oxygène après 8 ans passées en Ligue 2, ça fait long.
On peut aussi s'estimer heureux d'être en Ligue 2, contrairement à des clubs comme Strasbourg ou Sedan qui végètent en National. Malgré tout, gardez-vous donc espoir pour la suite ?
On en a toujours eu et c'est le propre du supporter d'ailleurs. Le président a montré de belles choses avec des ''noms'' qui sont arrivés au club : Simone, Bosetti, et une envie de monter rapidement, la saison prochaine ou dans 2 ans. À suivre !
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