Dernier au classement de L2, le Tours FC vit un début de saison catastrophique. Pour des raisons sportives tout autant que structurelles.
Le maintien du Tours FC, encore vingtième à l'aube de la 30e journée, avait tenu du miracle la saison dernière. Il en faudra bien d'autres cette saison afin ne pas sombrer pour de bon. Après neuf rencontres, le club tourangeau occupe de nouveau la dernière place et ne compte que deux points. Un record en Ligue 2 depuis 1993-1994, saison de l'instauration de la poule unique.
Bryan Bergougnoux, qui entame sa sixième saison de suite à Tours, ne cherche pas d'excuse : « Ce sont nous les joueurs qui clairement n'avons pas été à la hauteur jusqu'à présent. On doit faire mieux. On savait qu'il nous faudrait du temps pour reconstruire après notre belle fin de saison dernière. » Sans les nommer, le milieu de terrain pointe ici le retour de prêt de joueurs majeurs que furent Bouanga et Selemani (Lorient), ainsi que Bennacer (Arsenal). «On a fait une erreur, confesse l'entraîneur adjoint, Nourredine el-Ouardani. Celle de vouloir surfer sur la dynamique de la fin de saison dernière, mais avec des joueurs différents. » Gilbert Zoonekynd, l'entraîneur, y ajoute un autre élément : « On ne s'attendait pas à autant de difficultés mais on a eu aussi notre lot de malchance avec les blessures prématurées de Fantamady Diarra, Mayoro N'Doye et Rodéric Filippi. Et puis, on attendait tous plus des recrues. »
"Je ne suis pas content des joueurs et des recrues"
Fabrice Bertone, Directeur sportif
C'est bien le recrutement estival qui est souvent pointé du doigt et qui engendre de vives tensions au sein du club. Selon nos informations, le président Jean-Marc Ettori aurait, après la défaite à domicile contre Nîmes (0-4, le 19 septembre), exprimé son mécontentement sur le rendement des nouveaux en le signifiant directement à Fabrice Bertone, le directeur sportif, et ce, en présence de certains joueurs. Bertone n'a rien confirmé mais ne se cache pas pour autant : «C'est normal qu'on s'en prenne à moi. Mais j'ai confiance dans ce groupe. On perd des joueurs majeurs à l'intersaison mais il y a des blessés qui nous pénalisent. Et, comme le staff, je ne suis pas content des joueurs et des recrues.On attend plus d'eux. » Surtout le président Jean-Marc Ettori, qui n'a pas souhaité s'exprimer. Plus discret envers les médias et les arbitres, qu'il avait fustigés à plusieurs reprises l'an passé, Ettori reste omniprésent et omnipotent. S'il s'est réjoui d'avoir passé en trente minutes l'oral de la DNCG en juin, la masse salariale de son club est toujours encadrée et il ne peut pas effectuer de transfert onéreux. « C'est normal qu'il soit exigeant avec nous », estime Bergougnoux.
Mais son interventionnisme dans le domaine sportif et ses déclarations en interne n'aident pas à plus de sérénité. Cependant, une lueur d'espoir est apparue vendredi dernier à Orléans (1-1) avec un changement d'état d'esprit. « Après le but orléanais, j'ai vu nos joueurs se précipiter pour engager et repartir au combat », dit Bertone. Quand Zoonekynd parle de « vertus collectives retrouvées, basées sur les efforts », El-Ouardani se félicite que le staff ait «rectifié le tir avec un jeu à la fois plus direct et plus sécurisé. » Alors, un nouveau Tours encore ce soir face à Brest ? « Il y a eu une vraie prise de conscience, affirme Bergougnoux. On a compris des choses et notre salut passera par plus d'agressivité pour gagner les duels et les ballons. » Pour s'en sortir, il faudra au moins ça.
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