Alors que Christophe Bouchet lui avait tendu la main et l'avait invité à diriger sur place le club, Jean-Marc Ettori a préféré répondre violemment sur France Bleu Touraine, après s'être moqué du vocabulaire choisi par le Maire de Tours. Il réclame toutefois une aide financière de cette même municipalité :
Désolé de vous le dire, mais pourquoi rien ne fonctionne dans ce club depuis 30 ans ? J’ai comme l’impression que dans ce club et cette ville, l’amnésie mentale est une maladie qui frappe d’avantage qu’ailleurs. Avant que je n’arrive le club était en faillite. Il a fallu qu’un pauvre petit corse arrive pour sauver ce club au moins pendant 5 ans.
Il faut trouver en 1 mois, 3 millions d’euros d’économies et de recettes. De l’argent nous n’en avons pas eu beaucoup de la part de la Métropole de Tours. Je tiens à rappeler que aucune des promesses qui ont été faites, n’ont été tenues.
Jean Germain nous avait promis une aide quand j’ai repris le club : ça n’a pas été fait. Puis est arrivé Serge Babary qui a dit, nous allons faire mieux. Seulement il n’a pas fait mieux, mais pire.
La relégation du Tours FC en National, quelle conséquence cela peut avoir très concrètement sur l’ensemble du club ? Que ce soit l’équipe professionnelle, les équipes de jeunes, le Centre de Formation ?
Les conséquences sont à la fois financières. Il faut économiser et en parallèle trouver de nouvelles ressources. A hauteur de 3 millions d’euros, juste pour équilibrer. C’est plus qu’un effort considérable, c’est un nouvel exploit à réaliser. Je ne sais pas si vous voyez. Il faut trouver en 1 mois, 3 millions d’euros d’économies et de recettes. J’ose espérer que comme pour le TVB, lorsqu’il y a eu les problèmes de redressement Ursaf, les différentes collectivités aideront à passer cette étape difficile.
Justement puisque l’on parle des collectivités, le maire de Tours, ancien patron de l’OM, vous reproche dans un entretien à France Bleu Touraine, d’être trop loin de Tours et d’avoir une pratique hors-sol du football. Comment vous réagissez ?
L’ancien normalien que je suis, aimant les belles lettres, j’ai tout de suite regardé dans le Larousse ce que signifiait une pratique hors-sol. Alors c’est un mode d’élevage où l’approvisionnement alimentaire des animaux ne provient pas pour l’essentiel de l’exploitation elle-même. Donc effectivement j’ai nourri pendant 5 ans un troupeau, les bêtes apprécieront, que d’autres avaient abandonné d’une famine annoncée. Donc ce mot n’était pas peut être le bon mot. Tout le monde se plaint que la Corse est assistée et pourtant humblement à mon petit niveau, j’ai fait le nécessaire pour que l’élevage puisse s’en sortir sans recourir au solde de l’exploitation.
Sur le fond, pourquoi est-ce que rien n’a fonctionné cette saison ?
Désolé de vous le dire, mais pourquoi rien ne fonctionne dans ce club depuis 30 ans ? Il a changé déjà 3 fois de nom. Il est déjà allé en faillite au moins 3 fois. J’ai comme l’impression que dans ce club et cette ville, l’amnésie mentale est une maladie qui frappe d’avantage qu’ailleurs. Avant que je n’arrive le club était en faillite. Les gens oublient facilement ceux qui viennent pour les aider, les sauver. Personne ne voulait mettre 1 euro dans ce club. Il a fallu qu’un pauvre petit corse arrive pour sauver ce club au moins pendant 5 ans.
Est-ce que cela veut dire que pour l’avenir, vous attendez de la Métropole de Tours, plus d’implications, et surtout plus d’argent ?
De l’argent nous n’en avons pas eu beaucoup. Je tiens à rappeler que aucune des promesses qui ont été faites, n’ont été tenues.
C’est-à-dire ?
Feu Jean Germain nous avait promis par écrit, une aide quand j’ai repris le club. Cette aide devait nous amener entre la collectivité et le monde économique, entre 700.000 euros et 1 million d’euros par an pour que le club puisse payer ses dettes ; ça n’a pas été fait. Puis il y a eu la perte des élections et son décès. Je regrette car Jean Germain aurait certainement tenu sa parole. Et puis est arrivé Serge Babary qui a dit, nous allons faire mieux. Seulement il n’a pas fait mieux, mais pire. On a eu beaucoup moins. Quand je me suis aperçu que ce club était une véritable pétaudière, un Club Med permanent. Il a fallu que je prenne une décision. Soit je quittais le navire. Soit j’essayais de le redresser contre vents et marées. Et contre tous ceux qui ont promis et n’ont jamais tenu leurs engagements.
On va finir sur une note positive. Les moins de 19 ans du Tours FC vont disputer la finale de la coupe Gambardella, le 8 mai au stade de France. C’est dans cette équipe là que se trouve le nouveau souffle du TFC ?
Tout à fait. Si j’avais aligné l’équipe des U19 sur les 3 ou 4 derniers matchs, je suis sûr qu’ils auraient eu de meilleurs résultats. Les jeunes jouent avec plaisir, avec passion. Ils jouent bien. Donc oui l’avenir du club passe par les U17, les U19. Par le Centre de formation. Si nous arrivons à maintenir ce centre de formation. Si nous n’arrivons pas à remonter dans les 2 ans pour rester dans la sphère pro