Découvrez la suite de notre nouvelle rubrique, concernant l'histoire du club tourangeau avec des articles et photos souvenirs d'époques. Une rubrique agrémentée par un supporter tourangeau, Philippe, qui nous fait gracieusement partager ses archives.
Paris St-Germain - FC Tours : 4-0 ; 3-3 (Coupe de France - Demi-finale)
Fallait pas gâcher ...
En cette fin de saison 1982-1983, la formation du FC Tours, Division 1, est à bout de souffle. Physiquement et psychologiquement. Dire que l’ambiance dans le groupe n’est pas bonne relève de l’euphémisme. Le groupe est divisé en trois clans qui se sont peut-être formés suite à la mésentente persistante entre l’entraîneur, le néerlandais Hendrikus Hollink et le buteur Delio Onnis qui en est à sa troisième saison au club. Trois clans, donc : trois joueurs pro-Hollink, deux autres qui ne prennent pas partie et une quinzaine de joueurs qui s’opposent aux méthodes de l’entraîneur ... Cette absence de solidarité collective ne permettra pas au club d’éviter de terminer à la 18ème place du classement, celle de barragiste contre une formation de Division 2.
C’est dans ce contexte éprouvant que le FC Tours dispute sa demi-finale de Coupe de France pour la deuxième année consécutive. Si l’adversaire est le même que la fois précédente, le Paris Saint-Germain, les autres données ont bien changé. Les bleus ne semblent pas vraiment croire en leurs chances de succès. Ne viennent-ils pas de s’incliner nettement face aux parisiens en championnat (4-2 au Parc des Princes) ? Plus préoccupant, il paraît évident qu’ils sont plus préoccupés par la lutte pour le maintien que par cette Coupe de France dévoreuse d’énergie. Dans ces circonstances, la nouvelle formule de l’épreuve constitue le dernier clou qui scelle le cercueil d’espoirs déjà fragiles.
« L’occasion de revenir une nouvelle fois sur le non-sens de ces rencontres de Coupe disputées par matches aller et retour. Prenons le cas de Tours ... On ne nous enlèvera pas de l’idée que sur quatre-vingt dix minutes, sans retour, les Tourangeaux auraient pu oublier leurs préoccupations du moment, et d’un, et surtout qu’ils auraient pu jouer le coup avec crânerie, et de deux. » (France Football)
Ces lignes, rédigées après le match aller joué en terre parisienne, traduisent l’impression générale laissée sur le terrain par la formation d’Indre et Loire. Celle-ci s’incline lourdement 4-0 sans avoir démérité sur des buts de Fernandez (5e), Susic (9e et 84e) et Pilorget (33e). L’entraîneur fait preuve de réalisme : « Bien évidemment, nous ne pensons plus maintenant qu’au maintien. La Coupe est terminée pour nous. » Terminée sans avoir été jouée, serait-on tenté d’ajouter ...
Le match retour s’apparente à une aimable formalité pour les parisiens qui ne s’attendent guère à souffrir face à une équipe démobilisée. Jean-Claude Lemoult, milieu du PSG, l’exprime bien : « S’il fallait choisir entre une place en finale de Coupe et l’assurance de jouer la saison suivante parmi l’élite, je laisserais plutôt tomber la Coupe. » Le départ de feu des Bleus, avec un tir sur la transversale de Hamon (1ère) et un premier but d’Angel Lorenzo venu de la Division 3 (5e) laisse pourtant croire à l’impossible miracle. Mais les parisiens reprennent leurs esprits et le score final sera de 3-3. « Quand le suspense est absent » titrera le journal L’Equipe.
L’impasse plus ou moins inconsciente faite par les Tourangeaux sur l’épreuve ne suffira pas à les sauver de la relégation, éjectés sans gloire de la Division 1 au terme d’une nouvelle double confrontation contre un Nîmes déchaîné. Ne restera plus qu’une sensation de double gâchis, le regret d’avoir dilapidé une occasion extraordinaire de rentrer dans l’histoire, l’incompréhension devant le désintérêt manifesté pour ce qui eût constitué une fête pour n’imports quel autre club ...
Prémonitoirement, Jacques Thibert dans L’Année du Football 1983, avait titré après la qualification plus que chanceuse contre Guingamp en quarts : « Tours, les dieux se vengeront ! » Au vu des épopées ultérieures du club dans la compétition, force est de reconnaître que la réussite lui a définitivement tourné le dos. Tours continue à expier son péché originel. On ne méprise pas impunément Dame Coupe.
Les équipes tourangelles :
Match aller : Desrousseaux - Coiffier, Furlan, Steck, Marais - Polaniok, Lacombe, Bassot (puis Simondi) - Devillechabrolle, Onnis, Da Fonseca (puis Ferrigno).
Match retour : Desrousseaux - Simondi, Furlan, Steck, Meynieu - Polaniok (puis Da Fonseca), Marais (puis Marzolino), Bassot - Devillechabrolle, Hamon, Lorenzo.
Oncle Phil
=> Article précédent : "L'étoffe au bras des héros ! (1980-1981)"
=> Cliquez ici pour accéder à l'ensemble de notre rubrique "Souvenirs"
Commenter cet article