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Le respect du lion (1987-1988)

Publié par TOURS FOOTBALL CLUB sur 18 Février 2014, 23:00pm

Catégories : #Souvenirs

Découvrez ci-dessous la suite de notre rubrique concernant l'histoire du club tourangeau. Une chronique agrémentée par un supporter, Philippe, qui nous fait gracieusement partager ses archives.

 

Yvon-Jublot-FCTours

  Le banc de touche tourangeau :

Philippe Darmendrail, Alain Mostowski, Yvon Jublot (entraîneur). 

 

 

Le respect du lion !

 

Sale début de saison pour le FC Tours en cet épisode 1987-1988 (Division 2). Un scenario cauchemardesque qui place rapidement le club en position de lanterne rouge avec deux petits points glanés après neuf rencontres. En cause, une saignée à l'intersaison (départs notamment de Desrousseaux, Zdun, Souto et Rubio) afin d'éponger le déficit financier et une cascade de blessés parmi lesquels l'expérimenté Bassot, venu de Niort et dont on attend beaucoup.

Épisode 1 : Le premier contact

L'entraîneur Yvon Jublot bricole donc avec les moyens du moment et il n'est pas forcément rassuré lorsque la 10ème journée de championnat envoie sa formation faire un tour sur la pelouse de l'épouvantail du groupe et déjà leader, le FC Sochaux. On ne le sait pas encore mais les Doubistes termineront premiers avec 19 points d'avance sur le second, Lyon, et 97 buts marqués ! Jugez de l'effectif de rêve : Rousset dans les buts, Silvestre et Hadzibegic derrière, Sauzée - Bazdarevic dans l'entre-jeu, Paille et Madar devant.

A la lecture de la composition adverse, il faut admettre que les noms sont moins ronflants avec  Pariset comme gardien, Darmendrail, Jean et Mostowski en défense,  Zanko et Harel au milieu et Manon en attaque. Et même si l'effectif tourangeau peut aligner deux joueurs qui passeront bientôt à la postérité, Glassmann et Eydelie (l'affaire VA-OM, ça vous rappelle quelque chose ?) ...

Le FC Tours s'incline finalement 1-0 sur un but de Madar mais a bien contrôlé son adversaire, concédant peu d'occasions et se permettant même de trouver le poteau. Les Bleus ont perdu mais ils ont gagné le respect des Jaunes, c'est du moins ce que l'on pense alors. Aussi, lorsque quelque temps plus tard, le sort désigne cet adversaire à l'occasion des 32èmes de finale de la Coupe de France, on se dit que la fête sera belle et la confrontation on ne peut plus loyale entre deux formations qui ont appris à s'apprécier.

Sauf que ça n'est pas, en tout cas ça n'est plus le cas. La faute à un match retour qui a laissé des traces. Un match qui s'est déroulé une petite semaine seulement avant le choc en Coupe. Un match joué à la Vallée du Cher et qui a mal tourné pour les Bleus au niveau du score (1-4 pour Sochaux), mais surtout un match qui a mal tourné au niveau du comportement présumé des différents acteurs. 

Épisode 2 : La gifle

Rien à dire au niveau du jeu, il y a ce soir-là deux classes d'écart entre les deux équipes. Bazdarevic par deux fois, Sauzée et Morin enfoncent autant de clous dans le cercueil tourangeau péniblement avant-dernier à l'occasion de cette 25ème journée. Le but tourangeau est l'œuvre de Pierre Vermeulen, l'international néerlandais qui a entre-temps opté pour Tours, fatigué de gâcher son talent avec la réserve du PSG en troisième division alors qu'il a largement aidé le club parisien à conquérir le titre de champion de France de D1 lors de l'exercice précédent.

Par contre, il semble s'être passé des choses pas très glorieuses entre les acteurs. Côté Sochaux, l'entraîneur Sylvester Takac accuse son adversaire d'avoir pratiqué un football dur et agressif insuffisamment sanctionné par l'arbitre. Et laisse entendre que sa formation a voulu le « punir » parce que « les Tourangeaux avaient mis en doute, paraît-il, nos qualités lors du match aller. »

Côté Tours, les accusations sont plus précises, tranchant avec ce peu argumenté « paraît-il. » Le milieu Claude Quéry balance sur la mentalité sochalienne : « Ils sont plus forts que nous, d'accord ! Ce n'est pas une raison pour nous chambrer, nous traiter de charlots, de bourrins, de c..s. » Le défenseur Charly Jean est encore plus précis, rapportant les propos racistes qu'aurait tenu Stéphane Paille à son encontre. Le toujours très mesuré Jacques Glassmann se sent lui aussi obligé de faire une allusion sibylline : « Je retiens aussi que les Sochaliens n'ont pas été très sympas avec nous. » Lorsqu'un « taiseux » s'exprime, c'est qu'il a des choses importantes à dire.


Comme l'écrit La Nouvelle République : « Ça promet pour la Coupe. » C'est sûr, si l'on s'en tient aux déclarations un brin menaçantes de Jean concernant Paille : « On se reverra samedi » ou de Quéry qui annonce la couleur : « On leur donne rendez-vous samedi à ces prétentieux. »

Épisode 3 : Guerre ou paix ?

Après les maux à la tête et les mots à la bouche, place au terrain. Ce match des 32èmes de finale de tous les dangers se déroule à Moulins sur terrain neutre. Pour l'occasion, Jublot donne sa chance pour la toute première fois au gardien réserviste, un certain Pascal Dupuis qui ne quittera plus la cage tourangelle. Il aligne Darmendrail - Glassmann - Jean - Lallemand en défense, muscle son milieu de terrain (Quéry, Mostowski, Diecket, Eydelie) et choisit deux pointes en attaque, Lorenzo et Manon.

A noter deux absences de taille, celles de Vermeulen et de l'avant centre de Tours cette saison-là, l'argentin Enrique Sanchez. Sochaux, lui, n'a pas pris la rencontre par-dessus la jambe et aligne son équipe type : Rousset - Croci, Peltier, Sylvestre, Hadzibejic - Lucas, Henry, Sauzée, Bazdarevic - Morin, Paille.

Dire que les Tourangeaux feront véritablement trembler les Lionceaux au cours de cette rencontre qui n'attire que 1.700 personnes serait exagéré. Ces derniers ont d'entrée posé leurs griffes sur le match en scorant par Sauzée à la reprise d'un coup franc de Croci (15ème minute). Les bleus ont dans un coin de la tête la bérézina du week-end précédent, alors ils sont prudents et compensent leur infériorité technique par une vaillance de tous les instants, aidés en cela par un terrain étroit et bosselé qui n'aide pas leurs adversaires à développer leur jeu habituel.

A l'heure de jeu, Darmendrail et Mostowski, tous les deux blessés, cèdent leur place à Harel et Duplant venu des Girondins de Bordeaux, ce qui amène du sang frais à l'équipe. Tout semble joué à la 70ème minute lorsque Bazdarevic double la mise au terme d'un exploit personnel, mais déconcentration sochalienne oblige, Régis Manon réduit la marque dès l'engagement suivant. 2-1 pour les Jaunes, ce sera le score final, mais ceux-ci devront batailler ferme pour maintenir ce faible avantage, Tours jetant ses dernières forces dans la bataille en élevant enfin son niveau de jeu et inquiétant un Sochaux perdant soudainement de sa superbe. Lorenzo filant au but est accroché illicitement par Peltier (77'), Lallemand manque sa reprise de volée au point de penalty (82') et surtout Duplant précipite son tir alors qu'il est seul dans la surface et n'a plus qu'à contrôler pour ajuster Rousset (87').

Objectivement, pas vraiment de grands regrets à nourrir, Sochaux est bien intouchable et ira d'ailleurs échouer en finale de la Coupe face à Metz. La guerre promise n'a donc pas eu lieu et les deux équipes se sont rendues coup pour coup à la loyale. Les tensions et les esprits sont apaisés, comme le signale le stoppeur Jean : « J'avais une revanche à prendre. Mon intention n'était pas de donner des coups. J'ai mis Paille sous l'éteignoir à la régulière ... Et à la fin, on s'est serré la main. »

Touchant aveu de ce que recherchera désespérément la formation tourangelle tout au long de cette saison apocalyptique qui les mènera droit aux enfers (Division 3), la considération. Les Bleus auront tout perdu mais auront au moins gagné le respect. Celui de la meilleure équipe de Division 2, ça n'a pas de prix !

 

 Oncle Phil

 

Glassmann-Jacques-Tours-Sochaux

Jacques Glassmann (Tours) et Philippe Morin (Sochaux) à terre,

 à l'image d'une rencontre accrochée 

 


 

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T
<br /> merci pour cette page d histoire du fc.tours nous avons vecus de belles heures sportives.sportez-vous bien<br />
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