Tours a retenu la leçon
LA DERNIÈRE FOIS qu’il y a goûté, la L 2 n’a pas laissé au Tours FC un souvenir très agréable. C’était il y a deux ans pour une seule saison, cauchemardesque. Le club était resté scotché à la dernière place, l’espoir avait déserté les rangs avant même l’arrivée de l’hiver. La tristesse des performances avait eu raison de la mansuétude de Frédéric Sebag, l’ambitieux président du club. Tous les joueurs étaient partis et les dirigeants tourangeaux, emmenés par Max Marty, nommé manageur général, avaient redessiné un effectif et un staff pour croupir le moins longtemps possible en National. « Quand on est montés en L 2 en 2006, on avait voulu conserver le même groupe, c’était une grosse erreur, se souvient Yvon Augustin, coordinateur sportif. En changeant tout, on a pris un risque mais on ne pouvait pas repartir avec les mêmes. »
« Je me souviens des premières séances d’entraînement, sourit Daniel Sanchez, nommé entraîneur à l’été 2007. Ça ne parlait pas beaucoup, vu que personne ne se connaissait ! » Le pari a payé et, après une saison de National où il n’a presque jamais quitté le podium, Tours retrouve la L 2. Avec prudence et surtout la volonté de ne pas retomber dans les travers passés. Alors, cette fois, le club a recruté. « J’ai gardé deux tiers de l’effectif mais notre équipe manquait de caractère, il fallait l’affermir », explique le coach. Tours, qui est monté avec un groupe très jeune, s’est donc attelé à recruter des joueurs d’expérience, à l’image de l’ex-Troyen Alexandre Dujeux. Il a aussi dû composer avec des moyens modestes mais ne part pas résigné. « Ce n’est pas parce qu’on est promu et qu’on a un petit budget que ce sera forcément difficile, assure Sanchez. On n’a aucune raison de faire des complexes. Le club a envie de progresser. » Pour cela, il a commencé à redessiner ses structures, construit des bureaux, refait les vestiaires, investi dans du matériel de musculation. Reste le chantier du centre de formation, qui sera relancé cette saison, et celui du stade un peu vétuste, dont la rénovation est programmée. « Il passera de treize mille à vingt-six mille places et sera entièrement couvert », détaille Yvon Augustin.
Le club, en pleine professionnalisation, veut grandir, persuadé qu’à Tours « il y a la place pour une équipe de L 2 », affirme Sanchez. « Pour la L 1, on verra. Mais on a les moyensde faire ce qu’ont réussi Troyes ou Le Mans. » Il faudra d’abord s’installer en Ligue 2.
MÉLISANDE GOMEZ - 25/07/08
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